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27 juillet 2006 4 27 /07 /juillet /2006 13:11

 pour un referendum constitutionnel

 

            Chaque fois qu’un homme politique essaie d’évoquer les problèmes constitutionnels de la France, de nombreux commentaires s’élèvent pour dire que cette question, très juridique, très technique, n’intéresse pas les français, d’abord préoccupés par le chômage, la sécurité, le logement, la santé

            Il est évident que si l’on présente ce sujet d’un point de vue théorique, abstrait et de spécialistes, il y a tout lieu de penser qu’il n’intéressera que quelques professeurs de droit et pour partie la classe politique… le reste du pays considèrera ce débat comme querelle byzantine.

            Ce fonctionnement de nos institutions a pourtant une importance première sur la vie des français et il convient au préalable de le démontrer et de le dire avant d’imaginer les solutions nécessaires à une réforme constitutionnelle


            Aujourd’hui, tout le monde sera d’accord pour dire que la France est mal gouvernée, non pas seulement parce que De Villepin est discrédité ; que son ministre de l’intérieur est son principal opposant ; que le Président Jacques Chirac ne joue pas son rôle… mais parce que la France apparaît ingouvernable, l’Etat a perdu son prestige et surtout son autorité. Tout le monde cherche ses valeurs et aucune réforme ne paraît possible tant les groupes de pression soutenus normalement par les médias sont puissants.

  

            Il est évident que si l’Etat retrouvait à travers un fonctionnement plus rationnel, plus démocratique, plus efficace, la France pourrait retrouver une plus grande autorité, l’Etat pourrait mieux assurer ses missions, la population française se sentirait plus en sécurité car ce concept ne résulte pas uniquement de la dialectique répression-prévention, il découle d’abord et avant toute chose de la confiance que le peuple met dans le fonctionnement de ses institutions, de sa justice, de la police !

            Un parlement qui n’exprime pas toutes les opinions, un Président de la République qui demande de ne pas appliquer une loi qu’il promulgue, un Sénat qui bloque toute réforme sérieuse, une justice discréditée… sont les éléments quotidiens qui démontrent l’incapacité des « politiques » à gouverner ce pays et qui, de fait, alimente l’anti-parlementarisme, l’hostilité aux partis politiques, la méfiance généralisée.

            Chacun peut comprendre aujourd’hui le malaise général qui s’empare du pays.

            Expliquée dans ces termes change le débat constitutionnel. Il est remis à sa place, c’est à dire dans son utilité et sa nécessité d’aboutir. Car il est inutile de promettre le mandat unique, une nouvelle décentralisation, plus de représentativité démocratique, moins de violence ou même le vote des étrangers aux élections locales… si aucune réforme constitutionnelle n’intervient rapidement.

            Aujourd’hui, quelles que soient les opinions émises ça et là sur la nature que doit avoir notre constitution : présidentielle, parlementaire, mixte… un consensus pragmatique semble se dessiner :

-          Le Président de la République doit être élu au suffrage universel (pour 5 ans)

 

-          Le Parlement doit retrouver plus de pouvoir et de représentativité (ordre du jour ; suppression du 49.3..)

 

-          L’autorité de la France à l’extérieur comme à l’intérieur doit procéder d’un exécutif fort sous le contrôle exigeant et permanent d’un Parlement indépendant.

Pour cela il faut tout de suite élever le débat présidentiel en mettant immédiatement en place, à partir d’un discours solennel du type de celui du Général De Gaulle à Bayeux le 16 juin 1946, les outils permettant de faire renaître l’Etat reposant sur l’intérêt et le sentiment de la nation retrouvée ; « l’Etat sauvegardé dans ses droits, sa dignité, son autorité, au milieu des vicissitudes, du dénuement et de l’intrigue », « l’Etat capable de préserver l’ordre public, de faire rendre la justice et de commencer notre reconstruction ».  

            Européens ou pas, c’est cela qu’attendent les français aujourd’hui 

            Pour cela, il y a lieu de préparer la révision de la Constitution de la Vème  République, de le dire et surtout d’en prendre l’initiative !

 

 Gérard GOUZES

 

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